La fondation par saint Robert
Originaire de Champagne, saint Robert cherchait à retrouver l'authenticité de la règle de saint Benoît. Il fût d'abord moine puis prieur à Moutier-la-Celle, et abbé de Saint-Michel de Tonnerre. Il tenta ensuite la vie érémitique à Collan près de Chablis, puis fonda l'abbaye de Molesme en 1075. Son charisme attira à Molesme de nombreuses vocations dont saint Bruno, fondateur de la Chartreuse, Hugues de Payns, fondateur de l'ordre du Temple, et saint Etienne Harding et saint Albéric qui le suivirent dans toutes ses recherches. Cependant, les donations affluèrent et provoquèrent un relâchement de la discipline, mettant en péril sa réforme. Il quitta alors Molesme pour fonder l'abbaye de Cîteaux en 1098. Il reviendra à Molesme sur ordre du pape pour y mourir en 1111. Il sera canonisé en 1222.
De nombreuses statues, surtout du XVIe siècle, représentent saint Robert, portant une ou deux églises, symboles de ses créations : l'ordre cistercien ou les abbayes de Molesme et Cîteaux.
Le rayonnement
L'abbaye prospéra jusqu'à compter près de 300 moines et une centaine de prieurés en dépendront dans le nord de la France, l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, etc.. La postérité de l'abbaye de Cîteaux, développée par saint Bernard, témoigne de l'importance de Molesme dans l'histoire religieux de l'Occident.
L'abbaye a reçu nombre de visiteurs célèbres : outre les ducs de Normandie, elle accueillit les rois Henri IV et Louis XIV qui, tous deux, admirèrent la grande abbatiale.
Entre renaissance et tumultes
Néanmoins, la situation géographique de l'abbaye la livrera aux destructions, pillages et incendies de la Guerre de cent ans puis des Guerres de religion. A la fin du XVIe siècle, l'abbaye est ruinée. Affiliée à la congrégation de Saint-Maur en 1647, l'abbaye se reconstruit peu à peu. De très importantes campagnes de travaux auront lieu au XVIIIe siècle.
Lors de la Révolution, l'abbaye est vendue comme bien national, pièce par pièce, à des récupérateurs de matériaux ou à des familles qui aménageront les locaux en granges et habitations, avec cloisonnements intérieurs et extérieurs, plafonnements, éventrement des baies pour le passage des charrettes. Le gel, l'abandon et les pillages feront le reste.
Plan XVIIe siècle
Plan XVIIIe siècle, rez-de chaussée
Plan XVIIIe siècle, 1er étage
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